Le corridor de Bouboulou-Bouda est situé au Nord-Ouest du Burkina Faso et fait partie intégrante de la ceinture birimienne de Boromo-Goren. Elle comprend plusieurs sites d’orpaillage et recèle plusieurs indices et gîtes de minéralisations aurifères. Les objectifs globaux de la présente étude sont de contribuer à une meilleure connaissance de cette portion du sillon à travers la caractérisation du contexte lithostructural, la compréhension de la répartition spatiale des sites d’or et la définition du mode et de la chronologie des dépôts. Pour atteindre les objectifs assignés, nous avons collecté des données pour la cartographie (levés géologiques), les SIG (données satellitaires et géophysiques) et sur la structurale de la zone d’étude, et procédé ensuite à : (i) l’analyse et l’interprétation des données géologiques (pétrographiques) ; (ii) l’analyse et l’interprétation des données d’imagerie géophysique et satellitaire ; (iii) surtout la description et l’analyse des éléments structuraux, assortis d’une esquisse de modélisation. De l’analyse et l’interprétation par SIG des levés géologiques, l’étude montre une variété d’unités dont des volcano-sédiments, des méta-volcanites, des intrusions felsiques et mafiques. L’ensemble est agencé suivant la structuration régionale NS à NE-SO. Ces formations géologiques sont placées dans le couloir de cisaillement régional de Sabcé et sont affectées par une forte altération hydrothermale à laquelle se surimpose un fort manteau d’altération avec développement de cuirasses ferrugineuses de haut glacis, notamment dans la portion Sud de la zone d’étude. La minéralisation aurifère du corridor Bouboulou-Bouda est de type orogénique avec une forte empreinte structurale induisant une structuration régionale NE-SO et NO-SE et les structures N30° de la faille tardive de Bouboulou. L’ensemble se conçoit dans un contexte structural évolutif triphasé articulé sur trois phases de déformations majeures : (i) la première phase D1 développe une schistosité verticale à sub-verticale, une linéation d’étirement et une forte tension. Cette schistosité se conforme à la schistosité régionale NE-SO. Elle est de direction moyenne N45° / N75° et est porteuse d’une minéralisation aurifère répartie le long des couloirs mylonitiques NE-SO ; (ii) la seconde phase de déformation D2 correspond au développement d’une schistosité de fracture et des fractures transversales horizontales, à l’intérieur des couloirs de cisaillement ductile à ductile-cassant orientés NO-SE. La jonction entre ces deux couloirs NE-SO et NO-SE est favorable à la mise en place de filons de quartz aurifères de type orogénique ; (iii) la troisième phase est celle du fonctionnement de la faille tardive de Bouboulou et de la mise en place du granite circonscrit de Douré ; ce qui entraine une restructuration de la minéralisation aurifère le long de l’axe N30° de la faille qui vient perturber le cisaillement en place et réactiver les fluides minéralisateurs, notamment par le truchement de l’intrusif.