Vol.15, N°4 (2019) - Article 17
Caractérisation de la variabilité pluviométrique sur les bassins versants des barrages collinaires des Monts Mandara, extrême-nord Cameroun
Le fonctionnement hydrologique des barrages collinaires se heurte au déficit pluviométrique constaté depuis le début des années 1970. Cette situation a réduit considérablement les apports en eau aux retenues. La présente étude se propose de caractériser les fluctuations des précipitations sur les bassins versants de Rhumsiki, de Mazam, de Djingliya et d’Oumbéda afin d’apprécier son évolution sur le remplissage des retenues. Pour ce faire, une analyse du régime pluviométrique sur la période de 1950 à 2013 a été établie. Ces données ont été préalablement examinées avant leur homogénéisation. Cela a permis de mettre en évidence le caractère aléatoire et la détection des ruptures par l’application des tests statistiques de stationnarité à l'aide du logiciel KhronoStat.L’évolution temporelle des séries pluviométriques s’est effectuée par les indicesde Nicholson et le Filtre Passe-bas de Hanning d’ordre 2. Celle-ci a été complétée par l’analyse fréquentielle de ces séries en l’ajustant par la Loi Normale à partir du Logiciel Hyfran. Pour l’ensemble de ces tests, il ressort que des ruptures ont été identifiées en 1977 à Rhumsiki, en 1958 à Mazam, en 1987 à Djingliya et en 1955 à Oumbéda. De part et d’autre de ces ruptures, les indices indiquent des excédents compris entre 9-20 %, à l’exception du bassin versant de Oumbéda qui signale un déficit de 17 %. Les courbes d’évolution interannuelles des précipitations oscillent en alternance des périodes humides et de sécheresse, sans toutefois marquerune très longue période déficitaire. Ces périodes humides et sèches ne coïncident pas pour l’ensemble des stations, mais un déficit est imposant en 1984 sur l’ensemble des chroniques. Les hauteurs moyennes annuelles sont comprises entre 900 -1100 mm sur une étendue d’évènements pluvieuxde 44 -70 jours. De tout ce qui précède, il se dégage que les fluctuations des précipitations confirment une tendance à la hausse, or le caractère est globalement déficitaire avec un nombre de jours pluvieux très réduit. Ceci met en évidence une faiblesse de remplissage des retenues.Bien que ces résultats montrentque les précipitations sont globalement stationnaires, des modifications brutales à la baisse peuvent survenir, ce qui révèle l’importance de prévoir l’évolution du climat en vue d’assurer la pérennité des barrages.