Vol.15, N°5 (2019) - Article 4
Extraction de réseaux de fractures en milieu sédimentaire par les techniques de la télédétection intégrant une analyse statistique et structurale : cas des formations méso-cénozoïques du bassin des Iullemmeden, Niger Central
Cette étude porte sur l’analyse du réseau de fractures affectant les formations méso-cénozoïques de la partiesud du bassin des Iullemmeden (Niger central). L’objectif visé consiste à cartographier puis à mener une analyse statistique du réseau de fractures et de les confronter aux données de terrains. Dans cette optique, la méthodologie mise en œuvre est basée sur l’utilisation des techniques de la télédétection, de la microtectonique soutenue par l'approche rétrotectonique. L'analyse linéamentaire réalisée à partir des images Landsat 8 couvrant la période allant du 23 octobre 2016 au 18 mars 2017 a permis de mettre en évidence un réseau dense de 1025 linéaments à l’échelle de la région. Après validation de la carte du réseau de fractures, deux directions principales de fractures ont été identifiées : N0°-N10° et N90°-N100°, dans les proportions similaires de 11 % chacune. La distribution des orientations en longueurs cumulées de ces fractures donne respectivement les proportions de 9 % et 6 %. Ces deux directions principales suggèrent que les fractures résultent de plusieurs phases de fracturation. Dans la zone d'étude, l'analyse structurale sur le terrain a permis de mettre en évidence trois familles de fractures F1, F2 et F3 reliées respectivement à trois (3) phases de déformations D1, D2 et D3. La phase extensive D1, d'âge maastrichtien, est caractérisée par un allongement N0°. Elle est associée à une subsidence généralisée concomitante à la transgression à Libycoceras et Laffiteina. La deuxième phase compressive D2, datée du Paléocène, est marquée par un raccourcissement N140°. La troisième phase compressive D3 à raccourcissement N55° d'âge Yprésien ainsi que la deuxième phase D2 ont été attribuéesaux contre-coups de la collision Europe-Afrique.