La dégradation des sols au Burkina Faso demeure une préoccupation majeure, avec des conséquences importantes sur la productivité de l’agriculture. Face à ce défi, de nombreuses pratiques agricoles ont été développées. Cette étude conduite en zone cotonnière à l’Ouest du Burkina Faso a pour objectif d’analyser les effets des pratiques de gestion de la fertilité des sols sur les propriétés chimiques des sols. Des entretiens semi-structurés ont été menés auprès d’un échantillon raisonné de 240 chefs d’exploitation pour caractériser les pratiques de fertilisation et l’évaluation des impacts sur les caractéristiques du sol a été réalisée sur 36 champs paysans. Les principales pratiques de gestion de la fertilité des sols reposent sur la mise en place des cordons pierreux, l’application de fumures organiques et l’apport d’engrais minéraux notamment sur les cultures de maïs et de coton. Les résultats montrent que la combinaison des apports organiques et des engrais minéraux a permis une amélioration significative des teneurs en matière organique (1,3 ± 0,6 %), en azote total (0,06 ± 0,04 %), en phosphore total (163,6 ± 68,8 mg/kg), en phosphore assimilable (25,0 ± 17,8 mg/kg) et en bases échangeables (5,7 ± 4,8 cmolc/kg). Parmi les pratiques d’aménagement, l’association des techniques antiérosives avec les apports organiques s’est montrée efficace pour augmenter significativement les teneurs en phosphore assimilable (24,7 ± 17,8 mg/kg) et en bases échangeables (7,6 ± 6,9 cmolc/kg). Toutefois, au-delà de 20 années de mise en culture, une baisse de la fertilité des sols est observée. Dans une perspective de gestion durable de la fertilité des sols, il est nécessaire d’adopter une exploitation raisonnée dans le temps, intégrant des pratiques adaptées notamment des apports en matières organiques et l’application de techniques de conservation des eaux et des sols.