La contamination des sédiments des rivières par les éléments traces métalliques reste un problème majeur pour la préservation de la biodiversité et pour l’homme. Cette étude vise à quantifier les teneurs de six éléments traces métalliques (Hg, As, Pb, Cu, Cd, Zn) dans les sédiments de quatre rivières, en vue d’évaluer les risques écologiques qui pèsent sur ces écosystèmes aquatiques. Douze échantillons de sédiments (soit trois par rivière) ont été collectés dans la zone périphérique du Parc National de Taï. Ces sédiments ont été lyophilisés, puis minéralisés et les concentrations en éléments traces métalliques, analysées par spectrophotométrie d’absorption atomique. Les résultats montrent une pollution au mercure et à l’arsenic des sédiments. Le mercure qui enregistre les indices de géoaccumulation les plus élevés (2,067 à 4,307) est le métal qui présente la plus forte contamination, suivis de l’arsenic et du cadmium. Le calcul des facteurs d’enrichissement a révélé que les concentrations d’arsenic enregistrées sont d’origine anthropique. Les concentrations de mercure et de cadmium proviennent quant à elles de sources anthropique et naturelle. Cependant, celles du Pb, du Cu et du Zn ont des sources naturelles. L’évaluation de la qualité toxicologique des sédiments grâce aux valeurs guides TEC et PEC a montré que certaines concentrations du mercure enregistrées, sont néfastes pour les organismes benthiques, contrairement aux autres éléments traces étudiés.