Vol.16, N°6 (2020) - Article 18

Acteurs, pratiques techniques, aspects économiques et contraintes de production des exploitations aquacoles au Sénégal, Afrique de l’Ouest

L’objectif de cetteétude estde caractériser les acteurs et les pratiques techniques, et d’analyser la dimension économique et les contraintes de production des petites et moyennes entreprises aquacoles au Sénégal. Les données ont été collectées par enquêtes de terrain au moyen d’un questionnaire préalablement établi avec le logiciel Sphinx. Les résultats révèlent que 66 % des entrepreneurs aquacoles sont de sexe masculin et ont un âge comprisentre 46 et 60 ans (47,60%). Les entreprises aquacoles formelles sont en majorité (78 %) des groupements d’intérêts économiques. En grand nombre, ces entreprises se sont installées sur fonds propres (54 %) et seulement 6 % ont bénéficié d’empruntauprès des établissements financiers. Les employés sont à 90,77 % des ouvriers sans qualification adéquate. Environ 83 % des fermes aquacoles sénégalaises produisent du tilapiaprincipalement en étangs et en bassins en béton durant un cycle comprischez la majorité entre 6 et 12 mois. Les alevins utilisés dans les fermes (79 %) sont fournis par l’Agence Nationale de l’Aquaculture (ANA). De même, 83,08 % des fermes aquacoles enquêtées utilisent l’aliment provenant de l’ANA, soit la provende extrudée flottante, soit la provende coulante defabrication locale. Dans la plupart des fermes, les poissons produits sont vendus à un prix variant entre 900 et 1499 F CFA le kilogramme. Avec ces prix de vente, seulement 37% des fermiers arrivent à faire du bénéfice.Le circuit de distributiondes produits aquacoles est de trois types notamment le circuit ultra court, le circuit court et le circuit long. Comme contraintes majeures et généralisées, les fermes aquacoles du Sénégal n’ont pas accès à l’électricité et aux ateliers de réparation, ne disposent pas d’installation frigorifique et de moyen de transport adéquat. Elles signalent comme problèmes l’inexistence dans le pays des usines de fabrication d’aliment aquacole extrudé et de fournisseurs d’équipements aquacoles, la rupture d’aliments et les coûts élevés des aménagements piscicoles. La présente étude rassemble donc d’utiles informations pouvant servir aux décideurs pour impulser le développement de l’aquaculture au Sénégal.

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